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    Traduit du japonais par Corinne Atlan

    10/18 n° 3379, 2002

    Comme le découvre un personnage de la dernière des six nouvelles que compte le recueil Après le tremblement de terre, l’art de la nouvelle n’a rien à voir avec celui du roman, et la différence ne tient pas seulement au nombre de pages : c’est toute la machine narrative qui tourne sur un autre régime, l’économie du récit qui obéit à d’autres règles.

    Le roman marche en avant, il progresse pour ainsi dire verticalement, selon une logique arborescente et ramifiée, il sécrète une complexité spéciale pour mieux jubiler ensuite de la solution plus ou moins inédite qu’il lui administre. La nouvelle ne fonctionne pas du tout, elle, sur le même modèle : dès la première phrase l’affaire est conclue, l’intrigue soldée. Le temps de la nouvelle n’est pas ouvert sur un infini de possibles entre lesquels le génie du narrateur pilote le lecteur. Dans la nouvelle, le destin est toujours accompli au moment où commence l’histoire, le sort plié, et l’enjeu devient alors, justement, de revenir en arrière, de déplier la logique de l’enchaînement qui a produit ce résultat.

    Comment on en est arrivé là ? Telle est la question qui reste posée. S’il faut en général assez longtemps au roman pour nous livrer le pourquoi du comment, la nouvelle, elle, n’a besoin que de quelques pages pour déplier le comment du pourquoi… A peu près le temps que met un boomerang bien lancé à vous revenir dans la figure…

     


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     L'oiseau mort en couverture est de mauvais augure, et le roman tout entier suit ce chemin sinueux parcouru de tensions obscures. On s'y plonge comme on entre dans un bain d'eau glaciale : on y glisse le pied, on frissonne, on le retire, puis on réessaye, et petit à petit, on y arrive. Car il est difficile de suivre l'histoire de Karl Vogel, quinze ans, atteint d'une tumeur au cerveau.

    Chaque page est une nouvelle tentative d'immersion dans son univers. Non que l'écriture soit digne d'un Proust ou au contraire, soit mauvaise, non, rien de cela. C'est en fait le thème qui angoisse : « j'ai fait de mon corps une guerre, tous les coups sont permis ». Le jeune homme parvient en fait à lutter contre la maladie en s'inventant sa propre version du monde, profondément inspirée par le nazisme et les théories de Darwin. « le faible ne survit pas au puissant. La logique de ce mécanisme biologique me plaisait. J'y voyais l'évidence d'une loi universelle ». Qu'importe si cela lui permet de guérir ?

    Cependant, Karl ne se contente pas d'imaginer, mais passe réellement à l'action pour faire de son monde rêvé une réalité. Il commence à tourner autour de François, un autre malade fragile, qui tombe vite sous sa coupe. « je le fis mien. Il ne s'agissait pas d'amour physique mais d'une annexion beaucoup plus grave. Je pris possession de son âme [...] » Car l'objectif de Karl n'est pas de se faire des amis, mais de placer les faibles sous son autorité. C'est ensuite au tour d'Alberto, mais Karl voit en lui plus un allié qu'un faible, et ensemble, ils forgent des plans d'organisations secrètes étrangement ressemblantes aux jeunesses hitlériennes « mort aux faibles ! ». Karl propose alors de passer à l'action et d'éliminer les plus fragiles, les inutiles...dans la chambre 22 par exemple, une personne âgée semble être sous assistance respiratoire...Et si on le débranchait ?



    Karl aurait fait une bonne recrue pour les groupuscules néonazis, mais le hic, c'est qu'il puise de la force de cette idéologie, force qui lui permet de guérir. Fasciné de tout temps par la guerre de 14-18, il en ressent la violence pour pousser son corps dans ses derniers retranchements, et survivre. « ce n'était pas à la chance que je devais la vie. C'était à ma démarche personnelle, à mon désir inconscient de guérir le mal par le mal ».

    Heureusement, Karl déchante vite avec cette idéologie : visiblement, mêmes les pires SS s'attachent à leur vie plutôt qu'à l'idéologie sacrée, et cela dénature le sens même de son combat. Lui avait fait de son corps et de son esprit la substance même de l'idéologie « dès lors, je devins le Führer de mon corps ». Cette idéologie ne survivra pas à sa maladie, ils succomberont ensemble : « je vivais un moment de grande légèreté : la libération de soi par soi ».

    On s'attendrait à une écriture écorchée pour exprimer la voie d'un malade. Il n'en n'est rien. C'est ce qui déstabilise, et rend le récit presque malsain, en tous cas, obscur. Stéphanie Hochet arrive à rester indifférente à son personnage, lui laisse sa liberté et exprime avec brio le malaise adolescent, couplé à une terrible maladie.

    Un roman court, concis sur un thème difficile. Une réussite.

    Références

    STEPHANIE HOCHET - je ne connais pas ma force, Editions Fayard, septembre 2007 134pages, 13€

     


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  • Extrait du livre référence "Le grand livre de la menuiserie",  pour tous les artisans qui veulent se lancer dans des travaux de  rénovation en menuiserie, voir le site www.ucqpab.com/menuiserie-alu-pvc-perpignan-66-pyrenees-orientales-devis/ pour un devis menuiserie adapté :

     

    La POSE DE LAMBRIS EN BOIS : LES MATERIAUX

     

         LEURS DIMENSIONS : Elles varient suivant les essences
     
    L'épaisseur des lames va de 10 mm. à 12,5 mm.
    La longueur va de 0,90 m. à 2m.
    On les trouvent en largeur de 7 cm. à 13 cm.
     
    Ils existent des panneaux d'aggloméré recouvert d'une pellicule de plastique résistante et lavable, dont le support peut être hydrofuge (résistant à l'humidité).
     

        LES DIFFERENTES ESSENCES DE BOIS :
     

    LE SAPIN DU NORD: il est présenté en deux essences:
        sapin rouge (pin sylvestre), au grain serré, il est très durable.
         sapin blanc (épicéa), il accepte bien le vernissage et la teinture.
     

    LE PIN DES LANDES: (pin maritime), est un bois doux, tendre et souple. Il est disponible en couleur claire ou rouge.
     

    LE CEDRE ROUGE: (red cedar), est un bois brun rougeâtre au grain fin et fil étroit. Il est imputrescible et très durable dont certaines variétés     dégagent un parfum aromatique.
     

    LE CHÊNE: c'est un bois dense et robuste d'une couleur blonde et chaude, légèrement rosée. Il prend une élégante patine à la lumière.

    LE CHÂTAIGNIER: Il est plus tendre que le chêne. C'est un bois dur, totalement immunisé contre les araignées, insectes et champignons.

    LE KOTO: (sycomore jaune), Il est crème ou blanc-jaune, au grain grossier, lustré.

    L'IROKO:(chêne africain), brun jaune, légèrement huileux et très résistant.

    LE SAPELLI:(acajou), au grain irrégulier. Il est très décoratif, mais difficile à travailler.
        On trouve aussi des bois peints et vernis.
     

     
    Tasseaux (minimum 40 x 27 mm. )
    Pointes tête homme ou clous et fixettes
    Chevilles diam.8 et vis de diam.5, la longueur varie avec l'épaisseur des tasseaux

     

     

    Le grand livre de la menuiserie, de Thierry Gallauziaux et David Fedullo, Eyrolles éditions, 2018

     

     


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    Albin Michel Jeunesse
    Parution : octobre 2007

     

    Partez faire le tour du monde en compagnie de Mouk, le petit ours et ses amis.

     

    Ce livre est beau. Ce livre est intelligent. Ce livre est drôle. Ce livre est excellent !

     

    Dans cet ouvrage, Marc Boutavant nous invite au voyage et à la découverte de l’autre. Le lecteur va suivre Mouk dans son tour du monde en vélo. En douze double pages et autant de destinations, ce sont de véritables trésors que vont découvrir les enfants. Chaque pays est visité sur des pages très colorées, chargées de détails et de personnages. Même si cela peut paraître dense au premier regard, c’est au contraire toute la vie d’un pays qui est ici présentée. Il y a une multitude de personnages à découvrir et, à la manière d’un Charlie, le lecteur va se plonger dans cette profusion de détails.

    Il suffit de mettre ce livre dans les mains d’un enfant pour voir à quel point il est efficace. L’illustration de Boutavant, dynamique et enjouée, est ici remarquablement mise en scène par une impression et une qualité de papier (glacé) irréprochable… Le texte est lui aussi assez riche pour satisfaire tout le monde. Du journal de Mouk aux dialogues des personnages, tout peut être sujet à une lecture familiale.

     



     


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    ‘La Forêt de Miyori’ s’inscrit dans cette veine classique du manga que représente la réutilisation des mythes traditionnels du Japon. Comme souvent dans ces cas-là, la présence des yokaï, êtes surnaturels qui peuplent la nature nippone, va de pair avec une fable écologique. Miyazaki a popularisé ces ambiances écolo-fantastico-bucoliques à travers ses films d’animation, et le travail d’Hideji Oda s’inscrit dans la droite ligne de celui du réalisateur de ‘Princesse Mononoké’. La jeune Miyori, petite citadine forcée de venir habiter chez sa grand-mère, se découvre des facultés magiques : elle voit et communique avec les fameux yokaï, comprend les esprits de la forêt, et devient dès lors le principal atout de ses habitants pour la défendre contre la cupidité des hommes.

    L’atout de l’ouvrage réside dans sa faculté à s’inscrire dans une réalité concrète malgré la fantaisie ambiante, ce qui lui permet par exemple d’aborder le thème du divorce avec réussite. Destiné à un lectorat jeune, ‘La Forêt de Miyori’ a de quoi séduire un large public, qui trouvera dans cette histoire une douceur pas si naïve qu’elle n’en a l’air.


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